Terre De Rencontre :
Bonjour Guillaume, je viens vers toi, car ton aventure, n'est pas commune..
Tu as décidé de créer un rhum et surtout de le transporter à la voile, le nom de ton rhum est tout naturellement celui de ton transporteur Le Voilier-Cargo TOWT…
Si tu le veux bien partons alors sur les flots, je t’emmène sur Terre De Rencontre!
Guillaume : Merci de cette rencontre sur tes terres !
Terre De Rencontre :
Ton histoire débute en 2011, on nous rabâche à longueur de journées les méfaits du pétrole en mer, trop de pollution, est-ce à ce moment précis où l’environnement prend de plus en plus d'importance dans notre quotidien, que t'es venue l'idée de remettre à flot, le « Biche » et le « Lun II », vieux voiliers et de transporter les marchandises comme ce fut le cas pendant des siècles, par la force du vent ?
Guillaume : Mon histoire personnelle avec l’environnement est plus ancienne. Sans à l’époque pouvoir l’exprimer, une jeunesse dans une Bretagne post-remembrement, dépendante des énergies fossiles de par son éloignement – devenu économique depuis la Révolution industrielle – l’Amoco Cadiz, les algues vertes… lorsque j’étais enfant, tout cela me semblait très étrange… Pourquoi continue-t-on en accélérant sur la même voie que l’on sait sans issue ? L’idée d’allier un repositionnement par la mer et d’utiliser la force du vent sur des voiliers – parfois en manque d’activité – s’est construite progressivement.
En mer, les choses sont différentes. Seul le vent nous aide à avancer, éventuellement assez vite et pendant très longtemps si besoin. Il est une source d’énergie qui m’a toujours semblée évidente, présente en abondance, relativement facile à maîtriser par les bateaux ; comme beaucoup d’autres choses, la civilisation de la vitesse et de l’ « ébriété énergétique », nous privent de savoir-faire. Loin de penser que le vent n’est qu’une source propulsive du passé, le pari que nous avons fait avec Diana, mon associée, est bien au contraire de l’utiliser aujourd’hui pour promouvoir via un label spécifique un transport sur voiliers. Si l’idée me trottait dans la tête depuis - en fait – aussi loin que je me souvienne, sa formalisation et sa concrétisation ont pris du temps. C’est en 2009 que le travail commencé, petit à petit, pour des premiers transports.
Terre De Rencontre :
Sachant que le transport des marchandises par mers par les tankers ou autres navires cargo ce chiffre aujourd’hui a plus de 10 milliards (nous ne sommes pas là pour rivaliser bien sûr), ce côté du fret à la voile a de quoi donner des ailes et justement avez-vous le vent en poupe ?
Guillaume : Le monde tel qu’on le connait est façonné par le transport maritime. Il représente 90% des produits consommés, il « est » la mondialisation, synonyme de fin du travail manufacturier dans les pays du Nord, d’anonymisation et de nivellement par le bas des conditions environnementales et sociales de la production. Il est partout et pourtant on ne le voit presque pas, il se fait « loin des hommes » ; en mer, bien sûr, mais aussi dans des ports gigantesques, interdits d’accès.
S’il était un pays, il serait le 3ème émetteur mondial de CO2 et le premier de gaz soufrés… Mais bien sûr, il n’est pas un pays et donc – dans les eaux internationales – n’a (presque) aucune contrainte de réglementation, en fait il n’est tout simplement pas pris en compte, il « n’existe » pas.
Au vu de son gigantisme (avez-vous déjà vu un bateau de 400m de près ?), sont coût économique est faible à l’unité transportée (de l’ordre du centime d’euro au kg), mais nous sommes tous des payeurs finaux.
Notre idée a été de prendre directement le consommateur à témoin en lui proposant des produits qui n’ont pas fait l’objet d’un tel transport, en retraçant le parcours par un label « Anemos » (du nom du dieu grec des vents portants), de créer une économie, de faire naviguer des grands voiliers loin et chargés pour structurer une offre et – bien sûr – de mettre en avant des produits exceptionnels.
Ce modèle n’est pas évident, mais il prend forme et nous observons de plus en plus d’intérêt de la part soit de clients de nos produits soit de chargeurs, qui souhaitent mettre en place des routes, sur le long terme, avec nous.
Terre De Rencontre : Vous êtes basés en Bretagne à Douarnenez, tu es le fondateur de TOWT, peux-tu nous expliquer ton parcours ?
Guillaume : Oui… rapidement. Effectivement, j’ai grandi dans ce Finistère où j’ai découvert la mer et le vent, et leurs potentiels quasiment infinis et pourtant si peu exploités. Puis j’ai étudié, notamment les sciences environnementales, j’ai longtemps habité à l’étranger, Berlin, Londres, mais, telle le « K » de Buzzati, cette idée de transporter des marchandises sur des voiliers a tenu bon, est revenue, s’est fixée. Kyoto et le début des années 2000 a permis de prendre le temps d’étudier un peu la chose tout en assumant l’aspect « lean » de notre initiative : nous apprenons en faisant.
Terre De Rencontre : Tu es propriétaire d'une marque de café, de bière et aujourd’hui d'un rhum, que j’ai pu goûter, mon fils en est tombé amoureux, il m'a délesté de la bouteille (rire), quelles sont donc les spécificités de ce rhum, puisqu’il est bercé par les vagues au gré du vent ?
Voir le texte de présentation du flyer (joint en dropbox ci-après).
La barrique numéro 4, actuellement proposée, a d’ores et déjà passé presque un an de plus que la première dans ses fûts de bourbon.
Son gras en bouche, ses arômes boisés et fleuris n’ont fait que s’affirmer, sans renier sa puissance, nous avons un grand rhum, qui « goûte » très très bien.
Terre De Rencontre : Aujourd’hui les commandes affluent, as tu en projet ou cela est-il déjà opérationnel, de faire tes traversés sur un voilier-cargo, tu as d'ailleurs en soutien non négligeable l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Peux-tu nous expliquer ce qu’il en résultera à l’avenir?
Guillaume : Comme toute aventure, il y a des hauts et des bas, mais globalement les choses vont bien, oui.
L’idée de transporter nos propres marchandises est importante, car elle permet de concrétiser et de faire la preuve du bien-fondé du transport de marchandises sur des grands voiliers existants. Toutefois aujourd’hui des acteurs des marchandises biologiques ou équitables ou du monde du vin et des spiritueux se disent prêts à nous faire confiance pour des quantités plus grandes dans les années qui viennent. Au point que nous prévoyons de construire un voilier-cargo d’une soixantaine de mètres – il sera certes bien plus petit que ses grands frères à propulsion thermique, toutefois il pourra transporter plusieurs centaines de tonnes, un véritable chai sera construit à bord !
Merci beaucoup, pour ce temps accordé ….pour Terre De Rencontre…
Alexandre pour Masters of Rhum
Le rhum TOWT - transporté à la voile : l’esprit marin
Le rhum TOWT a connu 4 ans de vieillissement tropical en foudre, à Marie-Galante, au sein de la meilleure des rhumeries de l’Île, pour un élixir particulièrement parfumé parce qu’élevé dans le respect d’une tradition centenaire. Il a été mis en fûts de bourbon de très vieux ron centenario dominicain, lors de son chargement sur le voilier « Lun II », à Folle-Anse. Les fûts ont traversé l’océan Atlantique en plus de 70 jours, conférant un finish unique à cette édition « Premier Voyage » du rhum TOWT, « sous l’effet conjugué du roulis et de l’air marin ». Ce rhum est dit « Soleil », car il en a la couleur, la chaleur et la puissance, arrondies par le « bâtonnage » marin et les interactions accrues avec le bois. Les barriques ont rendu des jus du fait du rafraîchissement progressif de l’eau de mer, durant la navigation vers le Nord. Il est coupé à 50°, pas moins, avec de l’eau des Monts d’Arrée, et mis en bouteille exclusivement en Cornouaille bretonne. Le rhum TOWT présente des notes toniques de fruits blancs, de fleur de vanille , de chèvrefeuille , tout en ayant l’arrondi boisé de son chêne d’origine et un velours aux notes de miel et de bourbon, qui lui vient de son affinage exceptionnel, avec une finale iodée. Sa puissance est assumée, consubstantielle à un rhum agricole authentique, qui retrouve ainsi, par son transport, des saveurs disparues... véritable marque de fabrique de la démarche organoleptique de la TOWT. Chaque bouteille est numérotée et contient le n° de fût qui l’a contenue, ainsi que sa date de mise en bouteille. Toutes les informations sur le transport sont disponibles via le certificat présent sur la bouteille, cachetée à la cire d’abeilles de Guadeloupe, C’est Patrice Pellerin qui a effectué spécialement pour cette édition du #RhumTOWT un dessin imaginé de chargement #àlavoile.
Reportage France2
https://youtu.be/cQ2fSIsGdLE
http://www.towt.eu/le-rhum-towt-reprend-la-mer/