Nous voici aujourd'hui sur une Terre de Rencontre, très sympathique,celle de 4 Mousquetaires ,passionnés et j aime ces petits gars la, mêlant rhum du Panama et ambiance jazz.... en route pour "Terre de Rencontre"
Question 1: Comment a débuté votre rencontre avec le rhum?
Jordan: Issu de l’ouest et de la région du Muscadet, épicurien de naissance, j'ai commencé à boire du vin jeune dans les caves familiales des potes du pays, et quand j'ai pu m'émanciper vers 18 ans et avoir mon premier logement sur la côte vendéenne nous avons commencer à fréquenter un bar à rhum qui s'appelait l'ALBANERA. J'ai tout de suite adoré cette ambiance, les couleurs, les goûts et les saveurs, j'ai commencé avec des rhums blanc bas de gamme en cocktail surtout, puis ai monté en gamme en découvrant les rhums de dégustation. De par mon cursus en commerce International mes premiers voyages ont commencés, j'ai pu goûter des rhums très différents et poser les bases de mon identité de citoyen du monde. C'est maintenant une vraie passion qui forge mes choix et ma vie à tous les niveaux, en faire un métier est un rêve d'ado qui se réalise et il y a des matins en me levant où je n'y crois encore pas. En tout cas j'ai soif d'apprendre, soif de plaisir, soif tout court !
Marc : Ma rencontre avec le rhum a commencé comme beaucoup de jeune à l'adolescence avec Jordan notamment par une consommation festive de Rhum agricole des caraïbes en cocktail. Pour les moments importants nous prenions du Rhum Charette jugé comme le meilleur. Par la suite le chemin a été plus tortueux ma consommation s'étant concentrée sur les vins. Au Brésil je suis revenu aux spiritueux via la caipirinha et aussi les cachacas de qualité. Mais la grande entrée dans le rhum date de 4 ans lors de mon arrivée au Vénézuela, et la visite de la distillerie Santa Teresa. Cependant, c'est dans une discothèque que j'ai réalisé que les rhums des caraïbes avaient quelque chose de vraiment unique. Leur accessibilité, le goût flatteur. Depuis je déguste beaucoup de rhums de mélasse et vais pas à pas à la découverte des grands rhums agricoles.
Corentin : Ma rencontre avec le rhum est intimement liée à l’Amérique latine, cette terre de voyage qui m’est très chère. Tout d’abord en Colombie où j’ai vécu, l’Amérique centrale où j’ai voyagé, et enfin le Vénézuéla où j’ai travaillé. A travers ces rhums caribéens colorés et festifs je suis tombé amoureux du rhum, cette boisson surprenante et délicieuse.
Question 2: Étiez vous amis de longue date ?
Oui tout à fait pour partie. Il y a eu 4 grandes rencontres qui ont donné naissance à OFFRIAN.
1- Jordan: Je rencontre Marc au collège dans l’ouest de la France. Rapidement Marc me transmet sa passion pour le commerce international et me convainc aussi du modèle du commerce équitable qui fleurit doucement à l’époque, avec les premiers labels éthique et de développement durable sur les produits de grande consommation. Les voyages commencent et ne s’arrêtent plus. Après l’obtention d’un master et des recherches de travail sans résultats nous nous retrouvons pour un café. Quelques tasses plus tard nous montons un projet de travail commun d’export de Vin et de Chocolat, de petits producteurs. L’engouement des vignerons fut tel que nous avons créé une société qui les regroupait tous, ainsi est né FRANCE OVERSEAS. Lui en Amérique du Sud, moi en Asie et advienne que pourra…
2- Marc: Dès le début de cette aventure, je pars au Venezuela/Brésil/Colombie, pour y vendre nos vins de Loire. J’arrive le 29 décembre à Caracas et rencontre via le réseau couchsurfing un jeune français de Châteaubriant, ville de Loire-Atlantique voisine à la mienne (Saint-Géréon). Il m’a spontanément proposé de passer le Nouvel an avec lui et ses amis à quelques centaines de km sur cette belle côte Caraïbes. Notre amitié nait de suite, et passons beaucoup de temps ensemble, allant jusqu’à devenir colocataire. Quelques jours avant mon départ définitif du Venezuela autour d’une bouteille de rhum vieux, nous avons échangé sur les placements réseaux solidaires comme les Cigales et notre groupement de producteurs FRANCE OVERSEAS. À la fin de la bouteille, nous envisageons de nous associer… Quelques mois plus tard Corentin devenait le nouveau responsable Amérique du Sud pour notre groupement export de petits vignerons indépendants.
3- Corentin: Nouvellement propulsé responsable des marchés sud-américains, ma mission consistait à trouver des débouchés pour nos vins de Loire. Je m’intéresse également au secteur du rhum dans le but de peut-être en importer pour une entreprise française qui nous en avait fait la demande. Je reprends les dossiers de Marc et rencontre Arturo LABARCA directeur commercial d'une marque locale de rhum vénézuélien et importateur de vins/alcool. Marc m’avait dit que cela avait été une rencontre agréable et dans le partage et qu’il avait beaucoup appris à son contact. Je rencontre donc Arturo et nous sympathisons. Il m’explique qu’il démarre lui-même un projet de création de marque haut de gamme de rhum et nous propose un partenariat. Arturo a 20 ans de bouteille dans le milieu et pour lui le rhum est plus qu’un spiritueux mais un morceau de sa culture, presque un mode de vie… 2 mois plus tard l’équipe était créée et nous démarrions nos démarches pour devenir producteur de notre propre rhum. Le projet Offrian était né.
4- Arturo: J’ai rencontré DON PANCHO au Festival de Rhum de Miami en 2013 où je travaillais sur le stand des “Rhums du Venezuela”. Je savais qu’il était le plus respecté des Maîtres-Rhumier sur le festival et tout le monde voulait discuter avec lui. J’ai décidé de tenter ma chance et je lui ai demandé de venir déguster quelques rhums vénézuéliens. Il est poliment venu avec son partenaire Carlos ESQUIVEL et nous avons partagé nos impressions sur le rhum et les grandes tendances. Pendant cet événement et après avoir essayé des rhums en provenance de partout dans le monde il m’est venu l’idée de développer moi-même une marque haut-de-gamme avec l’âme du rhum comme je l’aime. Ensuite j’ai rencontré Marc pour le vin, puis Corentin pour le rhum et l’équipe était en place. Alors j’ai re-provoqué une rencontre avec DON PANCHO au Festival de Rhum de Berlin cette fois. J’ai présenté et expliqué notre projet. Il a aimé notre énergie et a accepté d’être notre Maître-Rhumier. Il nous aura fallu deux ans entre l’idée et l’arrivée du rhum en France. C’est une incroyable aventure et de belles rencontres, et je suis persuadé que ce n’est que le commencement…
Question 3: Comment sont élaborées vos cuvées ?
La ville de Pese, au Panama est le lieu où Don Pancho a découvert la distillerie « San Carlos », créée en 1919 et laissée à l’abandon. A l’intérieur il y découvre une colonne de distillation qui porte l’inscription Cincinnati et date de 1922. A force de dur labeur et de passion, Don Pancho restaure le site et donne naissance à la distillerie baptisée “Las Cabras”, la transformant en une distillerie renommée dans le monde. Actuellement la distillerie a la capacité d’obtenir des alcools à 75g/L (alcool lourd, riche en congénères) et 95 g/L (alcool léger, très pur), qui ensuite peuvent être vieillis séparément ou en assemblage, sous la surveillance experte de Don Pancho. Grâce au terroir d’exception de Panama la mélasse obtenue de la canne à sucre offre un haut niveau de sucre. Pour la production d’Offrian seul le premier jus est utilisé (Grade A). En ce qui concerne la fermentation de notre mélasse, Don Pancho utilise uniquement des levures Saccharomyces cerevisiae sélectionnées par ses soins. Le résultat en est un haut niveau d’alcool, idéal pour la distillation qui se fait en colonne. OFFRIAN RUM est vieilli dans d’anciens fûts de bourbon en chêne blanc américain dont le fond est brûlé à l’intérieur. Cette couche brûlée contribue à transférer des arômes tels que la vanille, les fruits secs, le pain d’épice et des notes boisées bien sûr.
Question 4: Quel est l’avenir proche d'Offrian ?
A aujourd'hui OFFRIAN RUM (OR) est un rhum "jeune", fraîchement "distillé" et arrivé sur le marché français (et danois) en octobre dernier. Du coup nous sommes plutôt en mode "éponge" : Découvrir, comprendre et se forger à ce mystérieux et excitant monde du rhum, connaitre ce qui se fait, déguster un maximum de variété, échanger avec les gens, s'imprégner des cultures rhums riches et variées...
Notre principal objectif pour les 12 prochains mois (et au-delà) est de faire de notre mieux pour transmettre nos valeurs et ce que nous appelons "L'Esprit OFFRIAN RUM", un rhum de voyageurs, citoyens du monde, à travers la convivialité et les rencontres. OR c'est aussi ça justement, un accès à tous, une initiation à cette liqueur du voyage et à la signification qu'elle a pour nous. Nous avons la chance de voyager régulièrement et donc d'apprendre énormément, nous forgeons notre identité de citoyen du monde chaque jour. Nous voulons exprimer au monde du rhum notre admiration déjà, mais aussi notre passion et notre identité, notre manière de vivre le rhum. La solidarité des hommes, l'ouverture à l'autre, le partage des cultures, la "nomade attitude", la convivialité et la célébration de la vie d'une manière générale. Toutes ces émotions qui sont également dans la bouteille mais que le consommateur ne perçoit pas forcément toujours.
Identité un peu à contre-courant évidemment car nous n'avons pas d'histoire familiale de longue date, avec une distillerie et une production de canne liées à un territoire précis comme beaucoup de grandes maisons connues. Pour nous le rhum c'est autre chose, c'est un pont, un pont immatériel entre les hommes, entre les cultures, c'est un passeport vers la découverte, c'est du bonheur en liqueur, c'est un outil de partage interculturel, c'est un voyage à lui tout seul en fait, c'est une porte qui s'ouvre sur le monde et fait prendre tout son sens à la vie et la célèbre, simplement, dans le plaisir. Pour rendre une partie de ce plaisir qui nous est offert nous prévoyons également la participation à des projets sociaux qui nous ressemblent.
Nous préparons un certains nombre de projets graphiques également liés à ces univers qui nous sont chers: la thématique du Jazz, du Voyage classique et temporel (années 20 à 50) et autres... Nous pensons que nos projets seront innovants et accessibles, et sauront porter le message qu'OFFRIAN porte. Nous savons que bien des nomades d'aujourd'hui s'y reconnaîtront et nous saurons les accompagner. Bien sûr des projets de nouvelles cuvées se discutent aussi tranquillement. Nous prenons notre temps pour construire une distribution à notre image également. Tout cela prend du temps pour une petite structure comme la nôtre mais nous donnons tout ce que l'on a à coup d'huile de coude bien souvent mais pour le bonheur de l'équipe quoiqu'il arrive.
Nous avons une cuvée de 8 ans d'âge, qui s'adresse particulièrement au marché français. En bouche, il garde un peu de feu. C'est un bon produit pour l'apéritif, avec des nuances de miel et de caramel, entre autres. »
Primé à Madrid
Une cuvée de 12 ans d'âge permet de viser une autre clientèle. « Ce produit éteint le feu de l'alcool. Il développe de beaux parfums aromatiques : vieilles prune et caramel. Idéal pour le digestif. »
Le nectar de 8 ans a décroché une médaille à Madrid, au Rhumfest, en mai 2016. « L'accueil par les clients est positif », concluent Jordan Obry et Corentin Gallais.
Contact. Tél. 06 18 86 26 61 ou jordan.obry@gmail.com ou www.offrianrum.com. Le rhum Offrian est diponible chez les cavistes, la maison des vins d'Ancenis et dans les circuits traditionnels.
Propos recueilli par Alexandre pour Masters Of Rhum
https://www.facebook.com/Offrian-Rum